BruxSSA

Cette recherche financée par la fondation 4Wings est le fruit d’une collaboration entre As Bean, asbl bruxelloise facilitant l'accès à une alimentation saine et durable à un public étudiant, et une équipe de recherche de l’ULB, le CEESE. Elle avait pour but d’évaluer l’expérimentation de Sécurité Sociale Alimentaire (SSA) mis en place pendant 10 mois par As Bean auprès de 70 étudiant·es de l’ULB.

La SSA est une tentative de faire rentrer l’alimentation dans le domaine du droit, et non plus de l’aide. Inspirée de la Sécurité sociale de santé, la SSA repose sur trois piliers : l’universalité, le conventionnement démocratique, et la cotisation en fonction des revenus.

Pour cette expérience, seul le pilier du conventionnement a été testé dans 7 groupes de quartier. En effet, les étudiant·es ont été sélectionné.es en amont, et iels recevaient tous·tes 100 € par mois, sans contrepartie autre que leur présence à une séance d’information, 8 ateliers de formation et conventionnement et une Assemblée plénière. Le cœur de la recherche a donc consisté à étudier les mécanismes de ce conventionnement (axe Gouvernance) et son effet sur les pratiques alimentaires estudiantines (axe Pratiques) pour répondre aux trois hypothèses de recherche axées sur l’accessibilité « financière » de l’expérimentation (la précarité alimentaire est réduite via la distribution de monnaie alimentaire), l’accessibilité « culturelle » (le conventionnement démocratique testé permet d’allier pratiques alimentaires ‘durables’ et alimentation choisie) et l’accessibilité « géographique » (les pratiques alimentaires souhaitées se confrontent à l’offre disponible dans certaines zones de Bruxelles).

L’étude s’est appuyée sur une méthode mixte, qualitative et quantitative, de collecte de données. 
L’approche quantitative s’est appuyée sur deux enquêtes en ligne, avant l'expérimentation entre mai et septembre 2024 et à la fin de celle-ci entre fin juillet et fin septembre 2025. Ces questionnaires visaient à faire un état des lieux sociographique des étudiant·es via leurs caractéristiques socio-économiques, leurs pratiques alimentaires et leur degré de précarité (via un ensemble de questions portant sur leurs revenus, leurs aides financières et leurs privations) avant et après l’expérimentation tant auprès des étudiant·es participant·es que d’autres.
L’approche qualitative s’est articulée autour de trois dispositifs aux visées différentes : 18 observations ethnographiques (atelier de pré-conventionnement des commerces, 8 ateliers de formation/conventionnement dédoublés, et l’assemblée de clôture) entre septembre 2024 et avril 2025, deux séries d’entretiens compréhensifs sur le thème de la « gouvernance » au sein de l’expérimentation auprès de 10 participants, et 13 entretiens compréhensifs concernant les pratiques alimentaires. Enfin, nous avons réalisé 7 focus groups (un par groupe de quartier) axés sur la précarité étudiante. Ce mix de dispositifs, nous a permis d’étudier à la fois des aspects individuels (entretiens compréhensifs) de l’expérience, ainsi que des aspects de groupe (observations et focus groups).

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